AFFAIRE BUKANGA LONZO : MATATA PONYO BRISE LE SILENCE DEPUIS L'EXIL

Deux mois après sa condamnation à 10 ans de travaux forcés dans l’affaire Bukanga Lonzo, l’ancien Premier ministre Augustin Matata Ponyo sort de son silence. Son parti, Leadership et Gouvernance pour le Développement (LGD), a confirmé ce samedi 2 août 2025 qu’il vit désormais en exil.
C’est le secrétaire général du parti, Francklin Tshamala, qui l’a annoncé, affirmant avoir échangé directement avec lui au téléphone. Selon lui, Matata est “vivant, en sécurité, mais contraint à l’exil”, une situation qu’il juge contraire à l’article 30 de la Constitution, qui garantit la liberté de circulation et de résidence à tout citoyen congolais.
Au cœur de cette fuite, la condamnation rendue en mai dernier par la Cour constitutionnelle. Matata Ponyo, l’ex-gouverneur de la BCC Deogratias Mutombo et l’homme d’affaires sud-africain Christo Grobler ont été reconnus coupables du détournement de plus de 280 millions USD initialement destinés au parc agro-industriel de Bukanga Lonzo.
Le LGD conteste vigoureusement cette décision, la qualifiant "d’injuste, inapplicable” et “dictée par le pouvoir exécutif”. Pour le parti, il s’agit d’un procès éminemment politique visant à neutraliser un opposant de premier plan.
Tshamala évoque également des pressions physiques et psychologiques* exercées sur Matata et son entourage, ainsi que des restrictions imposées à sa famille, dénonçant une volonté de faire taire une voix critique du régime.
Dans un climat politique déjà tendu, le parti redoute un glissement autoritaire du pouvoir en place. Matata, dont le lieu d’exil n’est pas précisé, aurait promis de poursuivre son combat “jusqu’à ce que justice soit rendue” et qu’il puisse rentrer librement au pays.
A. BOPE
Comments est propulsé par CComment