Situation sécuritaire en RDC : Bintou Keita appelle à l'Action à Genève

Représentante spéciale du Secrétaire Général des Nations Unies en République démocratique du Congo (RDC), a exprimé ses sincères condoléances pour les pertes humaines au Gouvernement et à la population congolaise, qui souffrent des conséquences d’un conflit qui dure depuis plus de 30 ans.
C'était au cours de la 37ème session spéciale du Conseil des Droits de l'Homme à Genève, en Suisse.
Dans son discours, elle a également salué le sacrifice des Forces Armées de la République démocratique du Congo (FARDC), des casques bleus et des soldats de la Mission de la SADC en République démocratique du Congo (SAMIRDC), qui ont perdu la vie en essayant d'assurer une paix durable dans la région.
La cheffe de la MONUSCO a condamné les attaques et les pillages survenus le 28 janvier à Kinshasa, visant les installations des Nations Unies et certaines Ambassades. Elle a exprimé son soutien aux initiatives des autorités congolaises visant à traduire les responsables en justice et à prévenir la répétition de tels incidents.
Depuis le début de l’année, la situation s'est considérablement détériorée avec l’avancée sans précédent du groupe armé M23 et des forces rwandaises. La prise de Goma le 27 janvier a été précédée de combats sanglants, entraînant la mort d'au moins 2 900 personnes et plus de 3 000 blessés. Bintou Keita a averti des conséquences à moyen et long terme de cette violence, notamment la résurgence du choléra, le risque de de Mpox, l’interruption de la scolarité des enfants et la multiplication des violences sexuelles.
L’expansion territoriale du M23 au Nord-Kivu, où il contrôle partiellement quatre des six territoires, ainsi que la prise de plusieurs localités au Sud-Kivu, ont causé des déplacements massifs des populations. Les violations des droits humains, la dégradation des infrastructures et l'accès incertain aux services de base aggravent la situation humanitaire déjà critique.
Elle a aussi rappelé l'importance de poursuivre les négociations diplomatiques entre la RDC et le Rwanda, en particulier dans le cadre du processus de Luanda. Elle a averti que sans mesures dissuasives et contraignantes pour stopper l'escalade de la violence, le risque d'expansion du conflit dans la région demeure
élevé.
Le cessez-le-feu unilatéral annoncé par le M23 le 4 février n’a duré qu’un jour, permettant à ce groupe de renforcer ses positions dans le Nord et le Sud-Kivu. La reprise des offensives dans des zones densément peuplées, comme à Goma, pourrait avoir des conséquences dévastatrices sur la population civile. La criminalité et la montée de la justice populaire sont alarmantes, exacerbées par la prolifération d’armes abandonnées et l’évasion de plus de 4 000 prisonniers de la prison centrale de Goma.
Bintou Keita a terminé son discours en lançant un appel à l'action collective pour mettre un terme à la souffrance du peuple congolais. Elle a insisté sur la nécessité pour la communauté internationale de s'unir afin de promouvoir la paix, la sécurité et le respect des droits humains en République démocratique du Congo.
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