Climat : l’Afrique en première ligne, la RDC exige des actes
Alors que la planète cherche désespérément à contenir le réchauffement global, une vérité dérangeante ne cesse de s’imposer : ceux qui protègent le plus sont souvent ceux qui reçoivent le moins. Et l’Afrique, particulièrement le bassin du Congo, en est la parfaite illustration. À chaque Conférence des Parties, les discours se répètent, les engagements s'empilent, mais les financements, eux, n’arrivent toujours pas.
Pourtant, depuis l’Accord de Paris, il est admis que le financement climatique constitue la colonne vertébrale de toute stratégie crédible d’atténuation et d’adaptation. Sans ressources, pas de transition énergétique juste, pas de protection des forêts, pas de résilience des communautés. Or, sur ce terrain stratégique, le continent africain et la RDC continuent d’attendre des partenaires qu’ils traduisent enfin leurs promesses en actions concrètes.
Le Bassin du Congo : un géant climatique oublié
Le bassin du Congo est reconnu comme le deuxième poumon écologique du monde. Ses forêts contribuent à absorber des millions de tonnes de CO₂ et stabilisent le climat mondial. Elles représentent un rempart naturel contre les désastres climatiques. Mais paradoxalement, les populations qui en assurent la protection depuis des générations restent exclues des bénéfices du financement climatique.
La RDC, souvent qualifiée de « pays-solution », porte pourtant une part essentielle de cet écosystème. Mais être un pays-solution sans soutien réel, cela revient à demander à un pompier d’éteindre un incendie sans eau.
Transition juste : une promesse qui doit enfin devenir réalité
À la COP, la rhétorique de la « transition juste » est omniprésente. On parle de transition énergétique, de réduction des émissions, de compensation carbone. Mais une question demeure : les communautés locales qui vivent au cœur de ces forêts sont-elles réellement impliquées ?
La réponse est non. Et c’est là que se joue le véritable enjeu.
Selon la CORAP, qui s’est exprimée clairement dans son message du 10 novembre, toute solution climatique durable doit reposer sur l’appropriation communautaire. Cela signifie :
Impliquer les communautés locales dans les décisions ;
Reconnaître leurs droits fonciers, culturels et économiques;
Garantir un partage équitable des bénéfices liés aux projets climatiques ;
Rejeter les fausses solutions qui contournent les populations au profit d’intérêts privés ou internationaux.
Une transition ne peut être juste que si elle place l’humain au centre. Sans cela, elle ne sera qu’un nouvel habillage de vieilles inégalités.
Pour une COP de vérité, pas de façade
À l’heure où les crises climatiques s’intensifient, il est temps que les discours se transforment en mécanismes financiers clairs, transparents et accessibles aux pays africains. Le financement climatique n’est pas une faveur : c’est une obligation née des responsabilités historiques des pays industrialisés.
La RDC, forte de ses ressources naturelles et de son rôle stratégique, doit être entendue. Elle ne demande pas la charité : elle exige la justice climatique.
Car protéger le bassin du Congo, ce n’est pas seulement protéger l’Afrique. C’est protéger le monde.
LK





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