Lutte contre le phénomène Kuluna à Kinshasa : l'apprentissage des métiers envisagée comme solution prometteuse (Expert)

À Kinshasa, la lutte contre le phénomène Kuluna, ces bandes de jeunes souvent impliqués dans des actes de violence et de délinquance, est devenue une priorité pour les autorités et la société civile.
Ce fléau, qui touche particulièrement les quartiers populaires de la capitale congolaise, soulève des questions profondes sur les causes de cette violence et sur les solutions à mettre en œuvre pour y remédier. Parmi les initiatives envisagées, Bertin Nsaman, doctorant en management sécuritaire, préconise le partenariat entre l'État et les centres de formation professionnelle comme une réponse prometteuse pour réinsérer ces jeunes dans la société.
Selon Bertin Nsaman, la lutte contre ce phénomène nécessite la combinaison de plusieurs facteurs. l'État seul ne peut pas lutter contre ce phénomène renchérit cet expert. Il faut nécessairement que toutes les couches de la société mettent les mains dans la patte.
Il y a nécessité, explique l'expert, que nous procédions aux voies efficaces. Parmi ces voies, il a cité le partenariat que l'État devrait autoriser avec certains centres professionnels privés. Il y a des centres qui existent qui peuvent accompagner l'État congolais.
L'employabilite et la compétence sont des atouts nécessaires pour assurer une meilleure insertion de ces gangs dans la société, souligne l'expert avant d'indiquer que l'employabilite dont il est question, fait référence aux emplois qui sont à la mode entre autre la coupe et couture, la conduite automobile , la répartition des groupes électrogènes.
L'apprentissage des métiers, estime l'expert, reste un élément majeur pour lutter contre le phénomène Kuluna.
Les Kuluna, souvent perçus comme des délinquants sans avenir, sont en réalité le produit d’un contexte socio-économique difficile. Le chômage, la pauvreté et l’absence d’opportunités éducatives sont autant de facteurs qui poussent ces jeunes à rejoindre des groupes criminels. Dans un pays où les perspectives d’avenir sont souvent limitées, la tentation de la violence et de la délinquance devient une échappatoire pour beaucoup. Face à cette réalité, il est impératif d’adopter une approche préventive et constructive.
La formation professionnelle apparaît comme une solution viable pour lutter contre ce phénomène. En offrant aux jeunes des compétences pratiques et des qualifications reconnues, il est possible de leur ouvrir des portes vers des emplois stables et dignes. Des programmes de formation adaptés aux besoins du marché du travail peuvent non seulement aider à réduire le taux de chômage, mais aussi à restaurer la dignité et l’estime de soi des jeunes, leur permettant ainsi de se projeter dans un avenir meilleur.
Cependant, pour que ces initiatives portent leurs fruits, il est essentiel que le gouvernement et les acteurs privés s’engagent pleinement dans cette lutte. Un soutien financier et logistique est nécessaire pour garantir la pérennité de ces programmes de formation. De plus, il est crucial d’impliquer les familles et les communautés dans ce processus, afin de créer un environnement favorable à la réinsertion des jeunes.
La lutte contre le phénomène Kuluna ne peut se limiter à des mesures répressives. Il est temps de changer de paradigme et d’adopter une approche axée sur la prévention et l’éducation. La formation professionnelle représente une opportunité unique de transformer la vie de ces jeunes, en leur offrant des alternatives à la violence et à la délinquance.
LK
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