SOCIÉTÉ : LA LECTURE, UNE CULTURE LONGTEMPS OUBLIÉE PAR LES KINOIS

Autrefois considérée comme l’un des meilleurs moyens de nourrir l’esprit, la lecture semble aujourd’hui avoir perdu de sa saveur auprès d’une bonne partie des Kinois. Dans une ville où les distractions numériques occupent de plus en plus d’espace, le livre a-t-il encore une place dans la vie quotidienne ? Pour en savoir davantage, la rédaction de Lepouvoirparlepeuple.com est allée à la rencontre de quelques habitants de la capitale.
« Honnêtement, je ne me rappelle plus la dernière fois que j’ai ouvert un livre », avoue Raissa Kalama, récemment diplômée en coupe et couture. « Entre les réseaux sociaux, la musique et les films, la lecture paraît ennuyeuse. Pourtant, je sais qu’elle est importante pour mon avenir. »
De son côté, Joseph, vendeur au marché Gambela, estime que le problème est d’abord économique :
« Avec le coût de la vie à Kinshasa, acheter un roman ou un journal devient un luxe. On préfère investir dans la nourriture. »
Mais tout n’est pas sombre. Devant une table de vente de livres à Victoire, nous avons rencontré Bélange, jeune passionnée de littérature et étudiante à l’UNISIC (ex-IFASIC).
« La lecture me permet de voyager sans bouger. Même si mes amis trouvent ça démodé, moi, je ne peux pas m’en passer », confie-t-elle, un roman à la main.
Le contraste est frappant : entre ceux qui s’éloignent du livre, happés par la modernité et les contraintes sociales, et ceux qui s’y accrochent par passion ou par nécessité intellectuelle.
Face à cette réalité, certains acteurs culturels plaident pour la relance des clubs de lecture, l’organisation de foires du livre et surtout, une politique de promotion de la lecture adaptée aux jeunes générations.
La question demeure : dans un Kinshasa en perpétuel mouvement, le goût de la lecture, longtemps perdu, pourra-t-il retrouver sa place dans le quotidien des Kinois ?
Exaucé MWANO
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