RDC : Ce qu’il faut savoir sur l’Accord stratégique USA–RDC
L’accord de Partenariat Stratégique signé entre les États-Unis et la République démocratique du Congo ouvre la voie à une série de projets qualifiés de “stratégiques”, destinés à impulser l’industrialisation du pays, renforcer ses infrastructures, stimuler l’emploi et améliorer la gouvernance minière.
Bien que le texte ne cite aucun projet par nom, il définit plusieurs catégories d’investissements éligibles et accorde à la RDC un délai de 30 jours pour soumettre une première liste, qu’elle pourra ensuite enrichir.
Industrialisation et projets miniers à fort impact local
Au cœur de l’accord : des projets capables de générer de la valeur ajoutée en RDC, de créer des emplois durables et d’accélérer la transformation industrielle. Les secteurs prioritaires incluent l’énergie, les transports, les réseaux technologiques, et plus largement les infrastructures structurantes pour le développement national.
Stabilisation des zones fragiles
Le partenariat encourage également les investissements dans les zones en conflit ou enclavées, à travers le développement économique ou l’amélioration des infrastructures. Ces régions, souvent laissées-pour-compte, bénéficient d’une attention particulière.
Une réserve stratégique de minerais
L’accord introduit un nouveau concept : la Strategic Asset Reserve (SAR). Cette réserve regroupera les actifs stratégiques du pays — minerais critiques, or, zones d’exploration non attribuées — que la RDC devra inventorier.
Les entreprises américaines disposeront d’un droit de première offre sur ces ressources, ouvrant la voie à des partenariats privilégiés dans l’exploration, l’exploitation et le raffinage de minerais stratégiques.
Parmi les “Qualifying Strategic Projects” (QSP), sont ciblés les projets miniers et d’infrastructures répondant à des normes strictes : contrôle ou participation majoritaire d’acteurs américains ou alliés, transparence, et conformité aux standards internationaux.
Des corridors logistiques et des projets géants
Le texte cite explicitement le corridor Sakania–Lobito, incluant la réhabilitation du rail SNCC Dilolo–Sakania et d’éventuelles extensions vers Tenke–Sakania.
L’accord prévoit des volumes significatifs d’exportation via le port de Lobito : 50 % du cuivre, 90 % du zinc et 30 % du cobalt issus de la production concernée.
Autre projet phare : Grand Inga. Un comité mixte USA–RDC sera chargé de mobiliser les financements internationaux, d’attirer les entreprises américaines et de soutenir la sécurité énergétique et industrielle autour de ce méga-barrage.
Intégration de l’artisanat minier
L’accord ne s’arrête pas aux grands chantiers. Il inclut également l’artisanat minier (ASM), en encourageant la formalisation de sites artisanaux situés dans des zones stratégiques, la création de chaînes d’approvisionnement traçables et la mise en place de projets pilotes conformes aux normes internationales.
Les routes, l’hydroélectricité, la logistique et le transport liés au secteur minier sont aussi reconnus comme éligibles.
Gouvernance, éducation et réformes institutionnelles
Le partenariat met en avant la gouvernance et le renforcement institutionnel : lutte contre la corruption, coopération universitaire, formation technique et réformes judiciaires pour améliorer l’environnement des affaires et développer les compétences congolaises.
Avec cet accord, la RDC propose une feuille de route ambitieuse, allant des rails aux mines, des centrales hydroélectriques aux coopératives artisanales, des réformes institutionnelles à l’industrialisation.
Les prochaines étapes dépendront de la concrétisation de ces engagements et de leur impact réel sur l’avenir économique, énergétique et social du pays.
LK





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