Accord de Washington : Macron cherche à réaffirmer l’influence française dans un processus dominé par Washington
L’appui exprimé par Emmanuel Macron à la signature de l’accord de paix entre la RDC et le Rwanda à Washington intervient dans un contexte où la France tente de repositionner son rôle diplomatique dans la région des Grands Lacs, un espace désormais marqué par la montée en puissance des médiations américaines, qataries et togolaises.
En saluant ce qu’il qualifie d’« avancée majeure », le président français souligne publiquement l’importance d’un processus qu’il n’a pas directement piloté, mais auquel Paris entend désormais s’arrimer. Son appel au respect strict des engagements vise à projeter l’image d’une France vigilante et impliquée, alors même que sa marge d’action dans le dossier congolais s’est fortement rétrécie ces dernières années.
Une diplomatie française en quête de visibilité
La déclaration du président français montre la volonté de Paris de ne pas rester à l’écart d’un accord façonné en grande partie par Washington et Doha.
En mettant en avant la conférence organisée le 30 octobre dernier à Paris, Emmanuel Macron cherche à rappeler que la France demeure un acteur légitime dans la recherche de solutions régionales, même si le centre de gravité diplomatique s’est déplacé vers les États-Unis.
Cette prise de parole intervient alors que les relations entre Paris et Kinshasa ont connu plusieurs crispations, notamment autour de la perception française de la crise sécuritaire dans l’Est et du rôle du Rwanda.
Un accord fragile, fondé sur un équilibre instable
L’accord de Washington repose principalement sur un cessez-le-feu et un engagement au désarmement des groupes armés, deux points qui ont souvent échoué par le passé.
Pour la France, rappeler la nécessité du respect des engagements est aussi une manière d’anticiper les critiques en cas de non-respect de l’accord, tout en réaffirmant son soutien au processus.
Macron sait que la réussite de cet accord dépend largement de la capacité du Rwanda et de la RDC à maintenir un dialogue soutenu, et de la pression internationale capable d’encadrer leurs engagements. Or, cette pression est désormais exercée majoritairement par les États-Unis, qui ont assumé un rôle de premier plan dans la conclusion de cet accord.
Un enjeu politique pour Paris
En s’associant publiquement à cette dynamique, la France cherche également à éviter d’apparaître comme marginalisée dans une région où son influence est déjà en recul, notamment au profit des puissances anglo-saxonnes et du Golfe.
Pour Macron, soutenir l’accord permet donc de se positionner comme partenaire crédible de la stabilité régionale, tout en préservant les relations stratégiques de la France avec Kigali comme avec Kinshasa.
Rédaction





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