Paix à Washington : la RDC mise sur un cessez-le-feu rapide mais prépare l’opinion aux défis
Après la signature de l’accord de paix à Washington entre la République démocratique du Congo et le Rwanda, la Ministre congolaise des Affaires étrangères a livré au cours d'un briefing presse une mise au point empreinte de réalisme, tout en réaffirmant la détermination du gouvernement à traduire cet engagement en avancées concrètes sur le terrain.
Face à l’attente « tout à fait légitime » de la population particulièrement celle vivant dans les zones encore occupées la cheffe de la diplomatie congolaise a souligné que le pays espère « un changement rapide des conditions et un retour à la paix ». Mais elle rappelle que le processus ne sera ni instantané ni linéaire.
Pour le gouvernement congolais, la première démonstration tangible de l’engagement des parties est claire : « Le premier pas serait un cessez-le-feu. Ce serait un indicateur fort », affirme la ministre.
Toutefois, elle prévient qu’une éventuelle poursuite des violences dans les jours ou semaines à venir ne saurait être interprétée comme l’échec immédiat de l’accord :
« Un conflit qui dure depuis 30 ans ne disparaît pas avec une simple signature. Nous devons être conscients qu’il y aura des avancées, mais aussi des défis. »
La Ministre insiste sur le rôle central joué par les États-Unis dans la conclusion et désormais dans la mise en œuvre de l’accord.
« Combien de présidents américains sont passés sans s’engager autant que le président Trump ? », interroge-t-elle, soulignant l’importance des moyens diplomatiques mobilisés par Washington.
Selon elle, l’implication américaine constitue un levier essentiel pour garantir la redevabilité de toutes les parties : la RDC, le Rwanda et les États-Unis eux-mêmes, chacun à son niveau de responsabilité.
Poursuivre la pression malgré les obstacles
Consciente de l’impatience d’un peuple épuisé par trois décennies de conflits, la Ministre appelle à ne pas « jeter l’accord à l’eau » dès les premières difficultés.
« Si c’était si facile de mettre fin à une guerre en signant un accord, nous ne serions pas encore dans cette situation 30 ans plus tard », rappelle-t-elle.
Elle assure que le gouvernement congolais est prêt à « faire sa part » et à maintenir une pression constante pour garantir la mise en œuvre fidèle des engagements pris.
Un message de réalisme et de vigilance
La Ministre adresse un message équilibré : un appel à la patience, mais aussi à la vigilance et à l’exigence envers l’ensemble des signataires.
Pour le gouvernement congolais, le chemin vers la paix véritable reste semé de défis, mais la dynamique engagée à Washington marque, selon elle, un tournant qu’il faudra protéger et renforcer « par un engagement continu ».
LK





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