Assemblée nationale: la course au poste de rapporteur adjoint déchire le parti de Katumbi
Le poste de rapporteur adjoint à l’Assemblée nationale, réservé à l’opposition, provoque une crise inattendue au sein du parti Ensemble pour la République de Moïse Katumbi. Une querelle de procédure et d’interprétation politique qui révèle les tensions internes au sein de la principale force d’opposition parlementaire.
À l’origine de la discorde, la candidature de Christelle Vuanga, députée nationale élue sur la liste d’Ensemble. Alors que le parti avait désigné une candidate unique pour représenter l’opposition à ce poste, Mme Vuanga a décidé de se présenter de manière indépendante, se réclamant "non inscrite”.
Sa décision a immédiatement semé la confusion au sein du parti katumbiste, déjà traversé par des divergences sur la stratégie à adopter face à la majorité parlementaire. Pour tenter d’apaiser les tensions et clarifier la position du parti, Christian Mwandosimba, président du groupe parlementaire Ensemble, a entrepris une démarche qui a suscité de nombreuses réactions.
Selon ses explications dans un media de Kinshasa, il s’est rendu auprès du secrétaire permanent de l’Union sacrée de la Nation pour échanger sur les principes devant guider le choix du candidat de l’opposition à ce poste. Il affirme également avoir voulu éclaircir le débat autour de la candidature des opposants non inscrits, estimant que l’arrêt de la Cour constitutionnelle sur ce point a été mal interprété.
“Le président Moïse Katumbi m’a chargé d’organiser le choix du candidat d’Ensemble pour la République au poste de rapporteur adjoint. J’ai informé le président du parti du choix effectué, et le reste des démarches parlementaires a été fait à mon niveau. Je m’assume. Je ne suis pas allé quémander un poste au secrétariat permanent de l’Union sacrée”, a déclaré Christian Mwando.
Une mise au point qui vise à répondre aux critiques, après qu’une partie de l’opinion a vu dans sa démarche un rapprochement paradoxal avec la majorité présidentielle.
De son côté, Christelle Vuanga défend sa candidature en s’appuyant sur la même décision de la Cour constitutionnelle évoquée par Mwando. Pour elle, les députés non inscrits ont le droit de postuler à tous les postes.
“Comment peut-on douter de ma qualité d’opposante, alors que je suis la seule femme opposante élue de la ville de Kinshasa ?”, a-t-elle déclaré dans une radio de Kinshasa, dénonçant une tentative d’exclusion injustifiée.
Pendant ce temps, au sein d’Ensemble, les réactions se multiplient. Sur le réseau X (ex-Twitter), Olivier Kamitatu, porte-parole du président Katumbi, a réagi avec virulence face à la rencontre de Christian Mwando avec le secrétaire permenant de l'Union sacrée : “Honte et déshonneur”, a-t-il écrit, traduisant le malaise d’une partie de la direction du parti face à la tournure des événements.
Au-delà de cette querelle autour d’un poste parlementaire, l’épisode révèle la fragilité de la cohésion au sein de l’opposition congolaise. Entre ambitions individuelles, divergences d’interprétation et rivalités internes, la question de l’unité et de la crédibilité de l’opposition reste posée.
LK





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