Retrait du M23 d’Uvira : Washington resserre l’étau, Kigali contraint au repli

Retrait du M23 d’Uvira : Washington resserre l’étau, Kigali contraint au repli

L’annonce du retrait des troupes de l’AFC/M23 de la ville d’Uvira ne doit ni surprendre ni susciter d’illusions. Elle s’inscrit dans un contexte diplomatique précis, marqué par une pression américaine accrue sur le Rwanda et par les retombées directes des récents accords de Washington. Présenté comme un geste d’apaisement, ce mouvement relève avant tout d’un rapport de force international, et non d’une quelconque volonté de paix de la part de groupes armés soutenus de l’extérieur.

Il faut le dire sans détour : ce retrait est le produit d’une stratégie diplomatique méthodiquement conduite par le président Félix Tshisekedi. Une manœuvre que beaucoup n’avaient pas anticipée. En acceptant un cadre de discussions sous médiation américaine, les adversaires de la RDC ont cru trouver une issue favorable. En réalité, ce processus a progressivement resserré l’étau autour d’eux. La pression qui s’exerce aujourd’hui sur Kigali confirme que le centre de gravité du conflit ne se situe pas uniquement sur le terrain militaire, mais aussi dans les capitales occidentales où se prennent les décisions stratégiques.

Depuis le début de cette agression contre la RDC, il est apparu évident que les actions du régime de Paul Kagame n’étaient possibles que grâce à une forme de tolérance — voire de complaisance — de certaines puissances occidentales. Le cas d’Uvira en est une illustration éloquente : lorsque la pression diplomatique devient réelle, le repli s’impose. En ce sens, le choix du président Tshisekedi de s’adresser directement aux États-Unis se révèle pertinent, ceux-ci demeurant un acteur clé de l’équation régionale. L’agression perdure tant que ceux qui influencent Kigali ferment les yeux.

Pour autant, la plus grande prudence s’impose. Ce retrait d’Uvira ne saurait être interprété comme un désengagement définitif de l’AFC/M23 des territoires occupés. L’histoire récente démontre que ces replis tactiques servent souvent à se réorganiser, à gagner du temps ou à préparer de nouvelles offensives. Il serait dangereux de crier victoire trop tôt ou de relâcher la vigilance, tant sur le plan militaire que diplomatique.

Ce retrait n’est donc pas une fin en soi. Il peut constituer le début de la fin d’un cycle d’agression, à condition que la RDC demeure ferme, cohérente et déterminée. La lutte doit se poursuivre sur tous les fronts — militaire, diplomatique et médiatique. La paix véritable ne viendra pas de retraits conditionnels, mais du démantèlement total des forces rebelles et de la fin de toute ingérence étrangère sur le sol congolais.

 

LK

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