Embouteillages/Kinshasa paralysée : quand l’État abdique face au chaos

Embouteillages/Kinshasa paralysée : quand l’État abdique face au chaos

Kinshasa ne respire plus. Elle suffoque. Chaque matin, la capitale de la République démocratique du Congo s’enfonce un peu plus dans une paralysie totale, rythmée par des embouteillages interminables qui transforment la ville en piège géant. Ce n’est plus un problème de circulation : c’est l’illustration brutale de la faillite de l’autorité publique.

L’État regarde, impuissant. La Police de circulation routière gesticule, la Police militaire est déployée comme pour masquer l’absence de solutions réelles. Rien n’y fait. L’anarchie règne, sans plan, sans règles, sans vision. À Kinshasa, on ne circule pas, on survit. Et cette survie quotidienne est devenue une humiliation collective.

Aucune politique sérieuse de mobilité urbaine n’existe. Ni au niveau provincial, ni au niveau national. Les annonces tapageuses, les décisions improvisées, les opérations spectaculaires sans lendemain ont toutes échoué. L’absence de coordination et le mépris de la planification ont conduit à une situation où chacun se débrouille, pendant que l’État se dérobe à sa responsabilité fondamentale : organiser la cité.

La colère populaire est légitime. Des malades meurent dans des ambulances immobilisées. Des citoyens abandonnent leurs véhicules au milieu de la nuit pour rentrer à pied ou à moto.

Pendant ce temps, les cortèges officiels bafouent les règles, roulent à contre-sens, plaques masquées et gyrophares arrogants, révélant un pouvoir qui s’exonère des lois qu’il impose aux autres. Cette injustice alimente le ressentiment et détruit la crédibilité de l’État.

Le danger est désormais politique et sécuritaire. À l’heure où le pays fait face à une insécurité persistante, où des milices inquiètent aux portes de la capitale, l’asphyxie de Kinshasa devient une menace directe pour les institutions, pour les services d’urgence et pour la stabilité même de la ville. Une capitale bloquée est une capitale vulnérable.

Il faut le dire sans détour : laisser Kinshasa dans cet état relève de la négligence grave. Réguler drastiquement l’importation des véhicules, investir massivement dans les transports publics, imposer l’exemplarité absolue aux autorités, repenser l’urbanisme et la circulation ne sont pas des options, mais des urgences nationales.

À force de tolérer le chaos, le pouvoir public abdique. Et quand l’État abdique, c’est la loi du plus fort qui s’installe. Kinshasa mérite mieux qu’un gouvernement spectateur de sa propre décomposition.

 

La Rédaction

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