Grâce au soutien américain, la Monusco obtient un mandat offensif dans l'Est congolais 

Grâce au soutien américain, la Monusco obtient un mandat offensif dans l'Est congolais 

Le Conseil de sécurité proroge d’un an le mandat de la MONUSCO en République démocratique du Congo, dans des conditions inhabituelles avec l’offensive du M23.

Le Conseil de sécurité a adopté à l’unanimité le week end dernier la résolution 2808 (2025) par laquelle il décide de proroger jusqu’au 20 décembre 2026 le mandat de la Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO) et, à titre exceptionnel, de sa brigade d’intervention. 

Aux termes de ce texte, le Conseil décide que la MONUSCO maintiendra un effectif maximum autorisé de 11 500 militaires, 600 observateurs militaires et officiers d’état-major, 443 policiers et 1 270 membres d’unités de police constituées. 

 Il décide également que les priorités stratégiques de la MONUSCO sont de contribuer: à la protection des populations civiles dans sa zone de déploiement; à la réalisation des objectifs fixés par la résolution 2773 (2025); et à la stabilisation et au renforcement des institutions de l’État en RDC. 

De plus, le Conseil autorise la MONUSCO à soutenir la mise en œuvre d’un cessez-le-feu permanent conformément à la résolution 2773 (2025).

La zone d’opérations de la Mission est limitée aux provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri, rappelle le Conseil de sécurité. Une pause est intervenue dans le désengagement convenu de la MONUSCO en raison de l’évolution des conditions de sécurité sur le terrain, souligne le texte qui fait observer que le renforcement de la présence de l’État dans les zones de conflit, principalement dans l’est du pays, est une condition indispensable pour une paix durable en République démocratique du Congo (RDC).

Porte-plume sur ce texte, la France a expliqué que le Conseil a été amené à négocier ce projet de résolution dans des conditions inhabituelles. 

 « Encore vendredi dernier, nous nous réunissions alors même que le M23 poursuivait son offensive dans le Sud-Kivu après avoir conquis Uvira, avec le soutien de la Force de défense rwandaise. Cette situation a naturellement eu un impact sur le cours des négociations. »note le diplomate français à l'ONU.

À ce propos, le Conseil condamne fermement l’offensive menée par le M23 au Sud-Kivu, avec le soutien de la Force de défense rwandaise, notamment la prise d’Uvira. Il demande que le M23 mette immédiatement fin à son offensive et fasse marche arrière. De plus, le Conseil de sécurité exige que la Force de défense rwandaise cesse immédiatement d’apporter son soutien au M23, et exige également que celle-ci se retire du territoire congolais. 

Dans le même temps, le Conseil exige que les forces militaires congolaises cessent immédiatement d’apporter un soutien à certains groupes armés tels que les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), et exige également que se poursuive la mise en œuvre des engagements pris par les autorités congolaises de neutraliser le groupe.

La résolution du Conseil de sécurité exige en outre que tous les groupes armés et les réseaux qui les soutiennent mettent immédiatement fin à toutes formes de violence et autres activités déstabilisatrices, et qu’ils déposent les armes. 

Enfin, le Conseil prie le Secrétaire général de lui présenter tous les trois mois un rapport. À ce propos, le Conseil attend de lui, le 1er mars 2026 au plus tard, une évaluation des progrès accomplis dans la mise en place et l’entrée en fonctions du Mécanisme de surveillance et de vérification du cessez-le-feu, ainsi que des propositions réalistes, concrètes, économiques et opérationnelles sur la portée des efforts devant être déployés par la MONUSCO pour soutenir davantage la mise en œuvre du cessez-le-feu, en mettant particulièrement l’accent sur les zones de tension.

Cette approche, a expliqué la France, « reflète une volonté de compromis entre les diverses positions exprimées lors de la négociation, dans un esprit de responsabilité ».

Le Pakistan a salué la stratégie souple de la France qui a permis de préserver l’unité du Conseil. Le M23 doit cesser ses avancées et respecter ses obligations en vertu notamment de l’Accord de Washington, a indiqué la délégation qui a rendu hommage aux Casques bleus.

La Chine a indiqué qu’aucun pays ne devrait pouvoir adapter la MONUSCO en fonction de ses intérêts propres. Les propositions du Secrétaire général sur l’appui à apporter au cessez-le-feu devront préciser les obligations de la MONUSCO et être conformes à « l’esprit de l’Initiative ONU80 ». 

 Pour la délégation, tous les pays extérieurs à la RDC doivent cesser de poursuivre des intérêts économiques dans la région. 

Selon la délégation des États-Unis, si le M23 et le Rwanda d’une part, et le Gouvernement congolais, d’autre part, respectent leurs promesses en vertu des processus de Washington et de Doha, alors la MONUSCO pourra assurer la mise en œuvre de ces accords et elle deviendrait de fait une « force d’interposition pour assurer le respect du cessez-le-feu ». 

Au M23, la délégation américaine a dit que se retirer d’Uvira ne suffit pas. Il faut que le groupe s’éloigne au moins de 65 kilomètres de la ville, a-t-elle exigé.

Fédération de Russie a aussi partagé l’idée d’une MONUSCO jouant un rôle significatif dans la facilitation du règlement du conflit dans l’est de la RDC, notamment en contribuant au suivi d’une éventuelle cessation des hostilités, conformément à la résolution 2773 (2025) et sur la base des obligations réciproques des parties en vertu des accords de Doha et de Washington. 

Pour la déléguée russe, la situation actuelle sur le terrain laisse, hélas, penser que certaines parties au conflit croient à une solution militaire. « Nous sommes convaincus qu’elles se trompent lourdement », a-t-elle dit, avant de les appeler à conclure un cessez-le-feu, à respecter leurs obligations et à mettre en œuvre la résolution 2773 (2025) du Conseil. 

Au nom des A3+ (Algérie, Sierra Leone, Somalie et Guyana), le représentant de la Sierra Leone a condamné les attaques incessantes du M23/AFC contre la population congolaise et appelé ce groupe à cesser immédiatement son expansion territoriale dans le Nord-Kivu et le Sud-Kivu. Il lui a aussi demandé de renoncer à tous les territoires sous son contrôle et de démanteler toutes les administrations parallèles. 

Alors que le mandat de la MONUSCO vient d’être renouvelé et que les initiatives diplomatiques régionales et les efforts internationaux se poursuivent, la persistance de cette guerre devrait obliger le Conseil à examiner les facteurs qui la nourrissent et prendre « des mesures plus décisives » pour traiter les questions relevant de sa compétence, a souligné le représentant, avant réaffirmer l’engagement des A3+ à soutenir tous les efforts de paix sincères « dans le plein respect du leadership régional ». 

Cette résolution, a fait valoir la France, « vise à inscrire la MONUSCO en première ligne dans le soutien aux efforts de paix ». Ceux de l’Union africaine et de la médiation du Togo, ceux des organisations sous-régionales et de leurs facilitateurs, et enfin ceux des États-Unis et du Qatar.

 

Le pouvoir du peuple 

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