En sa qualité de l'un des membres du jury, le professeur Evariste Boshab est arrivé à Kisangani le jeudi 05 novembre, pour assister et évaluer la soutenance de la thèse de doctorat en droit de Maurice Kale Nzongele, intitulé "Changement climatique et migration de masse : Études menées sur le statut juridique des Mbororos."
Dans un article publié le 29 août 2020 chez Journal of Social Science and Humanities Reserch, le doctorant Maurice Kale renseigne que le Nord-Est de la République Démocratique du Congo a connu depuis des années plusieurs vagues de migrations transfrontalières des pastoralistes nomades appelés « Mbororo ». Repoussés lors des premières vagues des années 1940 puis 1980, les Mbororos ont fini par pénétrer en masse dans le territoire de la République Démocratique du Congo au début des années 2000 et occupent actuellement plusieurs localités dans le district du Haut-Uélé et celui du Bas-Uélé.
Ce mouvement s’est accentué entre 2005 et 2006. Les Mbororos dont il est question appartiennent au groupe des Peuls ou des Fulani, l’un des plus importants groupes ethniques d’Afrique occidentale. Ils vivent dans au moins 18 États dont notamment le Nigeria, le Niger, la Guinée, le Sénégal, le Mali, la Mauritanie, la République Centrafricaine et le Cameroun. Vers la fin de l’année 2000, la région du Nord-Est de la République Démocratique du Congo a connu des mouvements migratoires de type nouveau provoqués par l’arrivée massive des Mbororos.
Il s’agit d’une migration collective ou massive de cette communauté des Peuls. Ces derniers, en provenance de plusieurs pays d’Afrique Occidentale, ont atteint le Nord-Est de la RDC, principalement par la RCA, mais aussi par le Soudan où ils ont séjourné dans la région du Darfour.
Plusieurs facteurs justifient cette migration massive des Mbororos notamment les facteurs environnementaux, ceux d’insécurité, sociopolitiques, économiques... Les Mbororos se sont déplacés en groupes familiaux et constituent un groupe hétérogène où on compte un grand nombre d’arabisés, de libyens, de soudanais et de tchadiens parlant l’anglais, l’arabe et le kisango (langue de la RCA). La présence des Mbororos pose un problème de cohabitation avec les populations de la région. Le fait que ces populations se sont déplacées avec leur cheptel pose non seulement un problème écologique mais aussi un problème sécuritaire dans la mesure où les populations concernées disposent d’armes légères et de petit calibre ainsi que des munitions.
Notons que sauf changement de dernières minutes, la soutenance publique est prévue pour le lundi, 09 novembre à l'amphithéâtre de l'Université de Kisangani. La migration de l'ethnie Mbororo y revient largement
Sébastien Mulamba, depuis la Tshopo